Chapelle San Roccu - 16 août
Le Bienheureux St. Roch, confesseur, naquit à Montpellier en Languedoc, département de l'Hérault, de parents nobles, riches et Seigneurs de la ville. Son père s'appelait Jean Roch, et sa mère Libère. On dit qu'il apporta du sein de sa mère une croix rouge sur son corps. Dès son enfance il montra une grande inclination pour la vertu : car à l'âge de douze ans il commença à mortifier son corps par des jeûnes et des pénitences, et dompta ses passions et ses sentiments. Ses parents étant décédés, il vendit tout ce qu'il put des biens qu'il avait, et en donna l'argent aux pauvres, prenant l'habit du Tiers-Ordre de Saint François. Il laissa le gouvernement de sa seigneurie à son oncle : quittant sa patrie, sa maison, ses parents et ses amis, il s'en alla en Italie habillé en pauvre pèlerin, pour visiter les saints lieux de Rome. Il arriva à Aiguependante, où il trouva plusieurs personnes frappées de la peste. Il s'en alla droit à l'hôpital et se mit avec l'administrateur nommé Vincent, pour servir les pauvres, faisant le signe de la croix sur leurs pestes et leurs charbons, dont ils furent tous guéris.
Il lui en arriva autant à Rome, Césanne, Plaisance et dans d'autres villes d'Italie, où il guérit avec le signe de la croix plusieurs personnes qui étaient frappées de la peste, dont ceux qui le voyaient étaient émerveillés; et ceux qui recevaient guérison ne le pouvaient assez remercier. Néanmoins de peur qu'il ne se glorifiât dès merveilles que Dieu opérait par lui, pour accroître sa couronne par la patience, et lui faire avoir plus de compassion pour son prochain, parce qu'il souffrirait lui-même : Notre Seigneur l'avertit qu'il serait travaillé d'une grande lièvre ardente, et permit qu'il fut
frappé d'une flèche au travers de la cuisse; Saint Roch supporta ce mal avec une joie et une patience admirables. Etant guéri, il prit la résolution de retourner en son pays dans le même état qu'il en était sorti. Dans sa route, il fut attaqué d'une nouvelle maladie à Plaisance, infecté de l'a peste. Roch fut contraint de sortir de la ville pour ne pas infecter les autres ; il se retira seul dans un bois et se coucha seul sous un arbre, inconnu aux hommes, mais chéri et consolé de Dieu, et pour montrer qu'il n'abandonne jamais les siens, et le soin qu'il en a, fit que le chien d'un gentilhomme voisin nommé Gothart, lui apportât tous les jours un pain de la table de son maître, ce qui suffit pour le nourrir.
Enfin Roch retourna à la ville de Montpellier, qu'il trouva dans une grande agitation, et toute la Province sous les armes. Le peuple qui vit le saint en cet habit, le prit pour un espion. Il fut mis en prison j sans que son oncle le reconnut; aussi ne se fit-il pas reconnaître à lui, se laissant outrager par ses propres sujets, étant bien aise d'endurer pour notre Seigneur. Il demeura cinq ans dans cette prison avec une constance admirable, au bout desquels il fut frappé de la peste; et sentant la fin de son pèlerinage approcher, il se munit des saints Sacrements de l'Eglise, et se prépara à là mort. Avant que de rendre son âme à Dieu, il le supplia affectueusement, et d'après une inspiration divine, que tous ceux qui seraient frappés de la contagion, et qui l'invoqueraient et le prendraient pour intercesseur, en fussent guéris et délivrés.
Le Saint mourut l'an 1327, âgé de 32 ans. Après sa mort, on trouva sur son corps un écrit apporté par un ange, qui contenait ces mots : Ceux qui seront frappés de la peste, et qui imploreront la faveur de saint Roch, en seront guéris. Cela fit connaître à son oncle quel était celui qu'il avait si longtemps retenu prisonnier et traité comme un espion : il fit enlever le corps Saint de son neveu avec un extrême regret solennellement dans l'Eglise. Depuis ce temps-là, le peuple a toujours eu pour Roch, une grande dévotion, comme pour un saint : l'invoquant dans toutes ses tribulations, spécialement dans toutes les maladies contagieuses de la peste.
Son oncle lui fit bâtir une belle église, où comme en plusieurs autres endroits, Dieu a fait de grands miracles par l'intercession et, les grands mérites de saint Roch, lemps qu'on l'avait réclamé.
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LN27-17681 (E)
La chapelle Saint Roch est située sur la place éponyme du hameau d'Erbaggio. Scolca compte trois autres édifices religieux : l'église paroissiale Saint Mamilien (San Mamilianu) située à l'écart du village, la chapelle Saint Sébastien (San Bastianu) au coeur du village et la chapelle Saint Simon (San Simone) qui ne présente plus que des ruines sur les hauteurs de Scolca
Tous les ans, le 16 août la population du village se regroupe autour de cette chapelle pour une messe traditionnelle célébrée à l'extérieur à cause de l'exiguïté de la chapelle. La messe est suivie d'une procession et de la distribution des "petits pains de Saint Roch". Ces petits pains ont une vertu protectrice et sont conservés pendant toute une année.
Après la procession, les habitants de Scolca se regroupent autour du verre de l'amitié selon une tradition instaurée par les habitants du hameau d'Erbaggio.
Outre la statue de Saint Roch, la chapelle contient celle
de Sainte Catherine
Saint Roch et son chien
Saint Roch étant invoqué contre les ravages de la peste il est remarquable que le village de Scolca consacre deux de ses chapelles (Saint Roch et Saint Sébastien) à ces saints protecteurs.